Nous avons tous un rôle

Lorsque mon père a été assassiné à Moosomin (Saskatchewan) en juin 1976, il existait très peu de programmes gouvernementaux, et je doute même qu'il y en avait. À l'unisson, la collectivité est intervenue d'une façon incroyable. Les gens ont organisé un horaire pour l'exécution des tâches de la ferme, ont défendu nos droits et ont fait respecté les lois et ont contribué à mon éducation et à celle de ma sœur. Les membres de la collectivité ont fait ce qui devait être fait. Je leur serai éternellement reconnaissante d'avoir trouvé leur rôle et de ne jamais avoir demandé quoi que ce soit en retour.

Maintenant que je suis une adulte, je me pose la question suivante : « Quel est mon rôle? » Ma famille et mes voisins n'ont peut-être jamais rien demandé en retour, mais cela me donne encore plus envie de trouver le rôle que je peux jouer pour ce qui est de prévenir la victimisation et de défendre les droits des victimes. Qu'il s'agisse de visiter une famille ayant perdu un être cher, d'accompagner une personne au tribunal et de lui tenir la main ou d'aider un adolescent se trouvant au bord d'un précipice, nous avons tous un rôle. Faire du bénévolat ou donner à un refuge pour sans-abri, à un refuge pour les femmes battues ou à des centres communautaires : tous ces gestes contribuent à venir en aide aux moins fortunés, et une personne dans le besoin pourra ainsi entamer un processus de guérison.

Selon moi, si nous avons tous un rôle, c'est surtout parce que n'importe qui peut être touché par un acte criminel. Si mon père, un fermier, a pu être assassiné sur sa propre terre à l'âge de 32 ans, alors cela peut arriver à n'importe qui. C'est pourquoi j'estime que chacun a la responsabilité de trouver son rôle. Si on ne fait pas partie de la solution, alors on fait partie du problème.

Lisa Phommarath