La dénonciation aux services policiers, comment aller de l'avant

Depuis plus de 5 ans, nous sommes enquêteurs à la Sûreté du Québec. Nous avons eu différentes formations dans le cadre de nos fonctions, dont une spécialement pour intervenir lors de situations d'abus sexuels.

Souvent, lorsque nous rencontrons les victimes, elles sont craintives et ont peur de ne pas être crues. Des propos tels que : « C'est ma parole contre la sienne! », « Ça fait longtemps que c'est arrivé, je ne me rappelle pas de tout exactement... » ou « Je n'ai pas de preuve! » reviennent régulièrement.

Peu importe les circonstances des évènements, peu importe la preuve existante, dites-vous qu'à partir du moment où vous décidez de porter plainte en expliquant votre histoire à un policier, il y aura une enquête policière par la suite. Votre histoire sera prise au sérieux dès le départ!

Plusieurs techniques d'enquête existent à la Sûreté du Québec. Le policier-enquêteur responsable de votre dossier analysera celles qui sont pertinentes à votre cas.

Même si aucune technique n'est applicable (ceci peut arriver), l'agresseur sera minimalement avisé et nous tenterons de le rencontrer afin de connaître ses raisons qui l'ont poussé à agir de la sorte envers vous.

Prenez note qu'il est déjà arrivé, dans certains dossiers, que le suspect avoue ses gestes, bien que nous n'avions aucune preuve contre lui, mis à part le témoignage de la victime. Il a ensuite été condamné par le tribunal et a reçu une sentence. Surprenant, n'est-ce pas? Oui, ça peut arriver: il faut tenter la démarche...

Peu importe le résultat de l'enquête et le résultat final devant les tribunaux, dites-vous que le processus judiciaire est une façon pour vous de dénoncer votre agresseur, qu'il soit reconnu coupable ou non...

La décision de porter plainte est entre vos mains: c'est à vous que revient la décision... N'oubliez jamais que vous êtes entouré de divers intervenants pour vous diriger et vous supporter dans ce processus. Vous n'êtes pas seul...